Comment nager à une certaine vitesse ? Le rapport distance par coup de bras / cadence de nage
- ronanbenoit
- 22 avr.
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 12 oct.
En natation, il n'y a que deux façons d'aller plus vite, il faut soit limiter les freins à l'avancement, soit avoir une meilleure propulsion, et l'idéal étant d'améliorer l'un tout en améliorant l'autre.
Pour faire simple, nous allons nous attaquer à la première donnée importante, soit la distance par coup de bras (DPS en anglais, pour « distance per stroke »). C'est la distance parcourue entre l'entrée de la main dans l'eau et la sortie de la main de l'eau. Pour faire simple, cela va donner notre nombre de coups de bras pour réaliser 25 mètres (en tenant compte de la longueur moyenne de coulée, qui est de 3 mètres, et en adaptant les statistiques en fonction de la longueur de coulée du nageur ou de la nageuse, qui peut être de 5, 7 ou 9 mètres).
Pour faire vraiment simple, grosso modo, il y a plusieurs niveaux de nageurs/euses. Leurs niveaux sont déterminés par le % de distance couverte par le coup de bras par rapport à leurs envergures respectives. Par exemple, un nageur de 1,70 m aura une envergure (distance entre les deux mains, bras tendus) d’environ 1,70 m (sauf exception, l’envergure est souvent égale à la taille de la personne). On déterminera son niveau par plusieurs ratios : en dessous de 50 % de son envergure, le nageur cherche ses appuis ; il est en dessous du niveau moyen. 50 % correspondent à un nageur moyen, 60 % à un nageur assez bon, 70 % à un nageur qui est bon, et 80 %, à un nageur excellent. Le test se fait sur une nage type endurance.
Tout comme la longueur d’un nageur affecte le nombre de mouvements de bras qu’il peut effectuer sur 25 mètres, il est irréaliste de fixer comme objectif de réaliser un même nombre de mouvements de bras pour un nageur de 1,70 m et un autre de 2 m, par exemple. Attention, ce n'est pas parce que l'on fait 12 coups de bras par longueur que l'on va forcément vite. Une autre donnée est essentielle, la cadence de nage, donnée en nombre de coups de bras par minute (SPM - strokes per minute).
Avant toute chose, les calculs sont réalisés sur des nageurs et des nageuses qui ont une coordination normale de nage, ils ne se laissent pas glisser excessivement pour diminuer leur nombre de coups de bras, ils ne font pas des battements excessifs pour diminuer le nombre de coups de bras, et ne font pas une coulée de plus de 3 m (dans notre étude présente).
Voici un tableau qui croise les données de cadence de coup de bras par minute avec l'amplitude de nage ou le nombre de coups de bras par 25. Le tableau donne en secondes un temps maximal possible (si tout se passe bien). En gros, cela veut dire surtout que, pour un nombre de coups de bras par minute donné et un nombre de coups de bras par 25 m donné, le ou la nageuse ne pourra pas faire un meilleur temps que celui dans le tableau (sauf à changer des éléments de sa nage).
Le tableau complet
Par exemple, pour atteindre 1 min 30 pour 100 m en nage en endurance, le nageur ou la nageuse pourra y parvenir dans les scénarios suivants :
Tempo 80 - 30 coups / 25 m
Tempo 77 - 29 coups / 25 m
Tempo 75 - 28 coups / 25 m
Tempo 72 - 27 coups / 25 m
Tempo 69 - 26 coups / 25 m
Tempo 67 - 25 coups / 25 m
Tempo 65 - 24 coups / 25 m
Tempo 61 - 23 coups / 25 m
Tempo 58 - 22 coups / 25 m
Tempo 56 - 21 coups / 25 m
Tempo 53 - 20 coups / 25 m
Tempo 50 - 19 coups / 25 m
Tempo 48 - 18 coups / 25 m
Tempo 45 - 17 coups / 25 m
Tempo 42 - 16 coups / 25 m
Tempo 40 - 15 coups /25 m
On ne va pas en dessous d'un tempo 40 qui est déjà extrêmement lent.
On peut voir dans cet exemple, que les stratégies sont muliples pour arriver au même temps de passage moyen. Le choix du ratio tempo / distance par coup de bras va être déterminé par l'environnement de nage :
• En eau libre (lac), on monte le tempo, notamment via l'aide de la combinaison qui fait flotter le corps. Plus on monte le tempo, moins on a besoin des jambes - (en triathlon, par exemple, il est vital d'économiser les jambes pour être frais pour la suite de la course).
• En eau libre (mer), on monte le tempo suivant l'état de la mer. Plus la mer est agitée, plus il va falloir monter le tempo pour compenser le manque d'appuis et de stabilité dans l'eau.
• En piscine, avec un pull-buoy, on monte le tempo pour compenser l'absence des jambes
• En piscine, en nage complète avec un battement faible, on monte le tempo pour compenser l'absence de propulsion des jambes
• En piscine, un bon nageur avec un bon battement va diminuer le tempo des bras pour compenser avec les jambes
• En piscine, suivant l'envergure du nageur, on détermine tel ou tel ratio. On prend en compte également son niveau de nage dans le choix du ratio.
Attention, un haut tempo ne veut pas dire forcément plus d'épuisement, et un bas tempo moins d'épuisement. Sur un bas tempo, il va falloir pousser fort suivant son envergure et, sur un haut tempo, il va falloir marquer très peu de temps mort. Pédaler à un rythme lent peut s’avérer plus épuisant physiquement qu’un rythme rapide, et inversement, à vitesse constante. L’entraînement au tempo va alors se distinguer.
Pour réussir les tests de tempo, il est nécessaire d'avoir un tempo trainer, et le régler en mode 3. Cela permet d'ajuster au coup de bras près le tempo. Pour compter le nombre de coups de bras, c'est simple :
• Compter le nombre de coups de bras OU
• Compter le nombre d'inspirations
Nous verrons dans de prochains articles comment améliorer le tempo et la distance par coup de bras.

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